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La myosite d’effort

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Qu’est-ce que la myosite d’effort ?

La myosite d’effort est une affection musculaire qui survient généralement suite à un effort important demandé après une période de repos. C’est pourquoi elle est aussi appelée « maladie du lundi ».

Il s’agit d’un syndrome clinique de crampe et de destruction cellulaire au niveau des muscles dû à un effort.

La maladie est due à la formation en excès d’acide lactique dans les muscles mal préparés, ce qui conduit à une baisse du pH et provoque une inflammation qui peut aller jusqu’à la nécrose tissulaire.

Quels sont les signes d’une myosite ?

Les signes cliniques sont caractéristiques et combinent crampes musculaires (généralement au niveau des muscles dorsaux et fessiers), douleurs (à ne pas confondre avec des douleurs de colique), forte sudation…

Le cheval atteint reste figé sur ses quatre membres, il ne veut plus se déplacer. Un signe typique est la couleur foncée des urines en raison d’un pigment issu de la destruction aiguë des fibres musculaires, la myoglobine.

L’animal peut trembler et parfois rester couché.

La crise peut survenir au cours de l’effort, quelques minutes après son déclenchement ou un peu plus tardivement.

La maladie peut sévir selon différents stades et être très modérée ou être beaucoup plus sévère (cheval couché, signes de choc…).

La confirmation du diagnostic passe par une prise de sang qui met en évidence un taux élevé d’enzymes musculaires.

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Quels sont les facteurs de risque ?

Des prédispositions sont connues pour les femelles, les chevaux jeunes, les animaux stressés, certaines races (pur-sang, trotteur, pur-sang arabe) peuvent avoir des formes récurrentes, c’est en fait lié à une prédisposition génétique avec deux formes principales :  

La RER c’est en fait la Rhabdomyolyse d’Effort Récidivante. Elle est causée par un défaut de régulation du calcium dans la cellule musculaire. La RER touche surtout les juments, pur-sangs (anglais et arabes) ainsi que les trotteurs. Contrairement aux autres formes, les crises peuvent aussi être déclenchées par le stress ou l’excitation au travail, sans forcément un effort trop important, ou encore lors d’un changement de routine ou d’environnement.  

La PSSM c’est la Myopathie à Stockage de PolySacharrides. C’est là aussi une maladie génétique qui entraîne un problème de stockage de l’énergie dans la cellule musculaire. Au lieu d’être stockée sous forme de glycogène (la forme normale du “carburant” du muscle), l’énergie est stockée sous forme de gros polysaccharides que la cellule ne sait pas utiliser.

Elle touche principalement les chevaux de trait, les Quarter Horse ou même les Selle Français.  

 Il existe deux formes de PSSM (type I et type II). D’ailleurs, un test génétique, basé sur un prélèvement de crins, existe pour savoir si votre cheval est atteint de la PSSM de type I. 

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L’alimentation (rations riches en amidon ou déséquilibrées) peut également jouer un rôle dans la survenue des myosites.

L''entrainement mal conduit ou des efforts soudains relativement prolongés peuvent aussi en être la cause ("maladie du lundi")

 Même si elles ne sont pas mortelles, elles nuisent à l’utilisation du cheval.

Que faire lors de myosite ?

Lorsque son cheval fait une myosite, il ne faut surtout pas le déplacer. Au contraire, il faut le laisser sur place, le couvrir pour réchauffer ses muscles, lui proposer à boire.

Des massages délicats des muscles peuvent aider à la récupération en stimulant la circulation sanguine.

Certains cas de myosite constituent des urgences et nécessiteront l’appel d’un vétérinaire qui mettra en œuvre un traitement adapté (réhydratation par perfusion, lutte contre l’inflammation, prévention du risque de colique, soutien des fonctions hépatique et rénale).

Une fois la crise passée, le retour au travail doit être très progressif après un temps de repos au box. Il est conseillé de ne distribuer au cheval que du foin, le temps que tout rentre dans l’ordre.

Le suivi vétérinaire est important et le praticien vérifiera que les paramètres biologiques sont revenus dans les normes avant toute reprise du travail.

Comment la prévenir ?

Il est généralement conseillé de revoir la ration et de réduire le sucre et l’amidon en compensant par une augmentation du taux de lipide à condition de l’incorporer de manière très progressive dans la ration. On peut pour cela utiliser de l’huile végétale.

L’entraînement doit être adapté et l’environnement contrôlé de façon à réduire les sources de stress.

Si les chevaux sont sujets aux myosites, il est recommandé de supprimer les jours de repos (laisser les chevaux au pré) et d’assurer un entraînement quotidien, avec de longs échauffements et d’étirements après le travail.

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