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 Que faut-il retenir à propos de la grippe aviaire ?

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Qu'appelle-t-on influenza aviaire hautement pathogène  ou « Grippe aviaire » ?

 

C'est une maladie virale, provoquée par un Orthomyxovirus Influenza de type A hautement pathogène. Ce type de microbe peut toucher toutes les espèces d'oiseaux, mais la maladie est essentiellement décrite sur les espèces d'élevage : dinde, poulet, mais aussi oies, canards, faisans, pintades, perdrix, cailles, autruches, etc. Les différents virus influenza sont identifiés par les lettres H et N, qui font référence à des protéines de la structure du virus. Il existe 15 H et 9 N différents. Le virus qui touche actuellement l'Asie et dernièrement l'Europe est le H5N1. Le virus qui a touché les Pays-Bas en 2004 était un virus différent, de type H7.

Pourquoi parle-t-on aussi de « peste aviaire » ?

 

Il existe deux maladies que l'on regroupe depuis toujours sous ce terme : la maladie de Newcastle (« pseudo-peste aviaire ») et l'Influenza Aviaire Hautement Pathogène (« peste aviaire vraie »). On parle de « pestes » aviaires pour les formes  hautement pathogènes étant données leur forte contagiosité, la gravité des symptômes et la mortalité élevée des animaux (qui rappellent un peu les ravages de la peste).

Ceux sont des maladies réputées contagieuses et à déclaration obligatoire. Leurs symptômes se ressemblent, mais les deux maladies sont liées à des virus de familles très différentes.

Pourquoi cette grippe aviaire est-elle prise au sérieux ?

 

L'influenza aviaire en général - ce virus H5N1 en particulier - est prise au sérieux pour quatre raisons :

  • son importance économique (fortes morbidité et mortalité, restriction des mouvements d'animaux et des échanges commerciaux, coût de la lutte contre la maladie, opinion du consommateur)

  • son extension géographique (plus de 120 millions de volailles abattues en Asie, Afrique et Europe),

  • son importance zoologique (pour les oiseaux sauvage essentiellement),

  • ses enjeux de santé publique enfin, avec la crainte - pas toujours raisonnée - d'une mutation génétique du virus potentiellement à l'origine d'une pandémie humaine.

Quelles sont les voies de contamination chez les oiseaux ?

 

L'entrée du virus peut être directe, à la suite d'un contact avec des animaux contaminés (vivants ou morts) ou leurs produits(excrétions respiratoires et principalement digestives). La transmission peut aussi se faire de manière indirecte, par ingestion de matières virulentes présentes dans la nourriture, sur le matériel, dans les poussières et les aérosols et surtout dans l'eau contaminée.

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Quels sont les symptômes présentés par les oiseaux malades ?

 

Ils se traduisent, après une incubation de 1 à 7 jours, par une atteinte importante de l'état général (anorexie, prostration) et des symptômes respiratoires (dyspnée, râles, toux), digestifs (diarrhée éventuellement hémorragique) et/ou nerveux(paralysie, torticolis, incoordination motrice) diversement associés  L'évolution vers la mort est rapide, fréquente et massive souvent sans que les symptômes n'aient le temps d'apparaître.

Il est à noter que la sensibilité au virus varie d'une espèce à l'autre et que certains oiseaux (oies et canards sauvages) hébergent souvent de façon inapparente des souches pathogènes pour les espèces plus vulnérables comme les dindes et les poulets.

Quelles sont les mesures préventives à mettre en œuvre pour limiter les risques ?

 

Le risque de contamination par un virus influenza aviaire est double :

  •  d'une part l'entrée d'un virus Hautement Pathogène dans l'élevage,

  •  mais aussi - et plus couramment - l'entrée d'un virus Faiblement Pathogène qui muterait une fois dans l'élevage devenant plus dangereux.

 

Il est donc judicieux d'appliquer en permanence les bonnes pratiques d'élevage et la prophylaxie sanitaire : isolement rigoureux des foyers existants, lutte contre les parasites en élevages, respect des mesures de nettoyage/désinfection/vide sanitaire, élevage en bande unique, surveillance des contacts avec les personnes...

Le virus est sensible à la sécheresse, à la chaleur, aux acides et aux bases, aux détergents, aux solvants organiques usuels, au formol, à l'eau de javel et aux ammoniums quaternaires.

A cela peuvent s'ajouter des recommandations complémentaires (comme celles instituées en 2005) d'isolement des élevagespar rapport aux oiseaux sauvages : confinement, protection des lieux d'abreuvement et d'alimentation, surveillance accrue des animaux...

Que se passe-t-il en cas de maladie confirmée ?

 

Comme pour tout foyer de maladie très contagieuse en élevage, sont appliquées les mesures de police sanitaire les plus strictes.

L'exploitation est mise en interdit (« zone de séquestration »), toutes les volailles sont abattues car même une volaille guérie peut rester porteuse pendant plusieurs mois  (euthanasie non sanglante par les services vétérinaires et indemnisation de l'éleveur); les cadavres sont détruits, les locaux et produits souillés sont nettoyés et désinfectés.

Une enquête épidémiologique approfondie est menée pour déterminer la source de la contamination et répertorier les exploitations susceptibles d'avoir été infectées.

 

Il y a établissement, autour de l'exploitation concernée, d'une « zone de protection » d'un rayon minimal de 3 km, elle-même inscrite dans une « zone de surveillance » de 10 km. Dans ces périmètres, les élevages sont contrôlés et les déplacements d'oiseaux réglementés.

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Peut-on vacciner les volailles d'élevage ?

 

La vaccination est techniquement possible mais - outre sa mise en œuvre complexe (injections avec plusieurs rappels) et son coût - elle est interdite en Europe, hors cas particuliers : une vaccination préventive pour les élevages à haut risque dans les zones sensibles (ça a été le cas dans les Landes pour les canards prêts à gaver en parcours extérieur). D'autre part, une vaccination d'urgence « en anneau » dans un périmètre de 4 à 5 km autour d'un foyer. La vaccination généralisée ne se pratique que dans les pays où la situation est endémique (maladie durablement installée) : Vietnam, Chine, Indonésie...

La maladie est-elle transmissible à l'Homme ?

 

Les virus d'origine aviaire peuvent exceptionnellement infecter les mammifères (porc, cheval...), y compris l'homme, mais l'infection demeure généralement inapparente (possibilité de syndrome grippal et de conjonctivite). Les très rares cas humains recensés dans le monde depuis 2003 concernaient presque exclusivement des personnes cohabitant étroitement avec leurs volailles dans des conditions insalubres.

Néanmoins, il est vrai que ce sont des virus dits « à ARN* » et que les virus de ce type sont plus exposés que d'autres à une modification progressive ou accidentelle de leur génome, qui pourrait leur permettre de s'adapter à l'espèce humaine et devenir véritablement dangereux. Nul ne sait si cette mutation aura lieu un jour. C'est une simple hypothèse, valable depuis toujours pour tous les virus de cette famille (qui sont extrêmement nombreux), et qui n'a provoqué que très rarement dans l'histoire de grandes catastrophes sanitaires. Le risque n'est pas particulièrement plus important aujourd'hui avec le H5N1.

 

(*) l'ARN est une molécule voisine de l'ADN, mais plus fragile, qui porte le code génétique de certains virus. 
 

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