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Certaines races sont-elles plus dangereuses que d’autres ?…

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A la suite de dramatiques accidents mortels pendant les années 90 et de situations sociales difficiles à contrôler (combats de chiens Pittbull organisés,) une loi a été édictée : Loi du 6 Janvier 99, précisée par l’arrêté du 27 Avril 99, renforcée en 2007 et complétée par la loi du 20 Juin 2008, classant certaines races en catégories 1 et 2 de "chiens dangereux" et visant officiellement certaines races (American Staffordshire Terrier, Rottweiler, Tosa) ainsi que les individus canins présentant de larges ressemblances morphologiques avec ces races.

 

Depuis la loi du 6 Janvier 99, l’effectif de la race Stafffordshire terrier est passé au 5ème rang avec plus de 6000  individus et d’autres races molossoïdes ne subissant pas les contraintes de la loi ont connu un engouement du public : Dogo Argentino, Mâtin de Naples, Dogo Canario, etc.

D’autre part, il existe des « modes » en matière de races dites dangereuses : dans les années 70 le Dobermann était considéré comme un chien très agressif.

A contrario les standards de race attribuent à d’autres races des caractéristiques comportementales qui incitent à les choisir en les croyant dénuées de toute dangerosité.

Ainsi le Retriever du Labrador est  un chien très attaché à son maître, patient avec les enfants, doux avec sa famille alors que le Husky de Sibérie est fugueur et chasseur de nature et oubliera très vite les exercices d’obéissance lorsqu’ll en aura envie. De son côté, le Beauceron serait un parfait babysitter d’enfants qu’il surveillerait avec la plus grande attention.

 

Se fier uniquement à de tels descriptifs risque bien de confronter le futur propriétaire à de cruelles désillusions !

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Existe-t-il des statistiques fiables en matière d'accidents et de morsures ?

 

Le taux d’accidents mortels est en moyenne de deux par an, ce chiffre n’ayant pas évolué récemment.

Le taux de morsures en France, estimé à environ 250 000 par an, est peu fiable en l’absence de source officielle unique(regroupement des données de la Direction des Services Vétérinaires, d’assurances, de statistiques hospitalières). En réalité les morsures sont fréquemment banalisées, voire passées sous silence, surtout lorsqu’il s’agit d’accidents survenant dans le cercle familial.

 

La loi du 20 juin 2008 a instauré l’obligation de déclaration des morsures à la mairie du propriétaire de l’animal mordeur et un Observatoire des morsures devrait être créé afin de mieux étudier les circonstances de survenue d’accidents.

 

Les études statistiques donnant une prééminence d’une race ou d’une autre doivent être toujours interprétées au vu du nombre d’individus de cette race présents dans la population. Ainsi le Berger Allemand, surreprésenté dans les statistiques "morsures" des 20 dernières années tient en fait le 1er rang des effectifs en France depuis plusieurs décennies (plus de 11 000 inscriptions au LOF) alors que le Labrador venait en tête dans une étude canadienne sur les morsures.

 

 

L’agressivité est elle héréditaire ?

 

L’agressivité fait partie du répertoire comportemental normal du chien (comme de l’humain !).

Même chez les souris, il n’a jamais été mis en évidence de gène de l’agressivité.

Au sein d’une race la communauté génétique entre deux individus est très faible.

L’héritabilité d’un trait de caractère au sein d’une population dépend à la fois de la génétique et de l’environnement.

 

Il semble bien que les conditions de vie, d’éducation de représentation de l’image de l’animal soient tout aussi importantes dans la représentativité d’un trait de caractère au sein d’une race que son patrimoine génétique.

 

TOUS les facteurs influençant le comportement (la compétence de la mère, la date de la séparation avec cette mère, les conditions d’élevage, les expériences vécues, l’éducation apportée, les relations du chien avec ses maîtres et plus largement avec les humains) vont avoir une influence sur l’apparition de tel ou tel comportement et notamment le comportement agressif.

Il existe pour CHAQUE INDIVIDU un tempérament qui lui est propre : dynamique, placide, etc.

 

 

Quand un chien est il dangereux ?

 

Chez le chien la dangerosité provient essentiellement du risque de morsure (quoiqu’une bousculade fougueuse ne soit pas dénuée de danger !)

Ce risque est très augmenté lors de certaines affections :

  • Maladies du développement comportemental (chiens HSHA, brutaux, sans contrôle de leur motricité et de leurs morsures, chiens  phobiques, ayant une peur panique de tout et en particulier des humains, chiens non socialisés à l’homme),

  • Mauvaise qualité de la communication avec les humains, avec les autres chiens, troubles hiérarchiques,

  • Anxiété,

  • Maladies « psychiatriques  canines » pouvant occasionner de graves morsures,

  • Maladies organiques  douloureuses (arthrose, otites), troubles de la vue, de l’ouie, troubles neurologiques, hormonaux, etc.

 

Ce risque dépend également du risque de survenue des morsures et de la vulnérabilité des victimes potentielles : Un chien de grand format fera bien entendu plus de dégâts lors d’une morsure sur un enfant qu’un chien de petit format, mais un chien de petite taille peut avoir plus souvent l’occasion de mordre l’enfant de la famille tout simplement parce qu’il le côtoie en permanence et en toute circonstance alors que son congénère, plus encombrant, est relégué à l’écart.

 

Certaines activités (combats, jeux violents) peuvent également décupler l’agressivité naturelle d’un chien en instrumentalisant la morsure. C’est pour cette raison que la loi du 6 Janvier 1999 a prévu un encadrement strict (détention d’un certificat de capacité) des activités de dressage au mordant.

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Peut on prévenir la dangerosité ?

 

Si le risque zéro n’existe pas, bien entendu, la prévention  de la dangerosité canine passe par une bonne sélection de femelles mises à la reproduction, le choix d’un chiot « équilibré », âgé d’au moins 8 semaines lors de l’achat (article 215-5-1 du Code Rural) ,élevé dans des conditions d’élevage stimulantes et variées avec ses congénères, socialisé correctement aux humains si possible aux enfants.

 

Un dépistage précoce des affections influant sur la dangerosité ultérieure de l’animal est bien entendu effectué à l’occasion des visites vaccinales ou lors de la réalisation d’un bilan comportemental du chiot. Une visite d’achat est également conseillée. Par ailleurs, la loi a instauré depuis peu l’obligation d’un certificat vétérinaire de cession avant la mise en vente d’un chiot (Code rural L. 214-8 et  D. 214-32-2 ; Décret n° 2008-2016 du 25 novembre 2008).

 

La prévention de la dangerosité passe aussi essentiellement par des consultations précoces lors de manifestations agressives (ne pas attendre la morsure ! consulter dés apparition de menaces : grognements, babines retroussées, poil hérissé).

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En conclusion : quelle race choisir ?

 

Certaines races peuvent donner l’impression qu’elles sont plus agressives que d’autres, essentiellement en raison de leurs traits morphologiques  mais aussi de leurs conditions d’éducation, de leur statut social actuel, bien que cette hypothèse ne soit guère défendable.

La bonne race est donc celle qui vous plaira le plus !

 

A la condition de tenir compte des conséquences de ses caractéristiques morphologiques (poids, taille à l’âge adulte, mode de vie adapté, besoins d’activité) et de le choisir en toute connaissance de cause en prenant garde à ses conditions d’élevage,  de l’éduquer et de le socialiser avec attention et compétence, votre chiot devrait vous convaincre qu’après tout le chien est un des meilleurs compagnons de l’homme depuis plus de 10 000 ans !

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